Quand il fait beau dehors, c’est facile de remettre le tri à plus tard.
Quand je vois tous les trucs URGENTS sur la to-do list, c’est facile de remettre le tri à plus tard.
Quand je sens monter l’anxiété d’ouvrir le carton à photos, c’est facile de remettre le tri à plus tard.
C’est facile, sauf que… au fond je voudrais le faire quand même.
C’est du vécu pour toi aussi ?
Dans cette série spéciale sur la procrastination, je te propose 4 exercices concrets pour t’y mettre sans procrastiner, et SANS lutter.
Partant-e ?
Mais d’abord :
1. D’où vient la procrastination ?
La tentation de remettre à plus tard vient de l’idée que le cerveau se fait de la tâche à accomplir (désencombrer ou tout autre chose).
En fait, tout cerveau à qui on présente une action à faire, l’inspecte selon ces 3 critères :
❓ est-ce que ça procure du plaisir (tout de suite si possible),
❓ est-ce que ça coûte de l’énergie,
❓ est-ce que ça engendre de la souffrance.
Plus ça procure de plaisir, et moins ça coûte d’énergie, et moins ça engendre de souffrance, plus le cerveau est susceptible de se mettre en route pour agir.
Inversement, s’il y a peu de plaisir, beaucoup d’énergie et d’effort à fournir, et de pénibilité à la clé, il est peu enclin à s’y mettre.
Quand tu sais ça, tu comprends pourquoi l’activité “désencombrer” n’est pas DU TOUT séduisante pour le cerveau :
❌ aucun plaisir dans l’immédiat (en comparaison à manger une glace, aller faire du shopping, regarder une micro-série)
❌ l’impression d’avoir des efforts dingues à déployer : vider le meuble, s’installer, sortir les poubelles ensuite ou se rendre à Emmaüs avec des sacs lourds. (sans garantie d’être récompensé-e un jour)
❌ et puis ces émotions désagréables 😬 : confusion, anxiété d’indécision, découragement, peine, culpabilité. Plein de souffrances passées ou présentes que le tri risque de raviver.
Tu vois, si tu n’as pas envie de t’y mettre, ce n’est vraiment pas ta faute. C’est pas toi qui est intrinsèquement flemmard-e ou nul-le, c’est ton cerveau qui te joue des tours.
Et ses tours sont faciles à reconnaître.
Ils ressemblent à « oh je suis trop fatigué-e, je le ferai demain » ; « ça sert à rien de commencer maintenant, ma cousine passe ce soir et je vais devoir tout ranger avant son arrivée » ; « c’est dommage de rester enfermé-e alors qu’il fait si beau dehors » ; « je regarde Insta JUSTE 5 minutes pour me détendre et après je m’y mets » (et 30 minutes plus tard, suis mon regard!)…
Plein d’excuses imparables pour une seule finalité :
Abandonner ton objectif long terme au profit d’un plaisir immédiat.
Et quel soulagement au moment où on lâche la perspective d’un aprem dans la poussière pour une virée à la plage !
Soulagement sur le moment, mais « gueule de bois » ensuite.
Car il y a plusieurs effets pervers :
Le problème est toujours là à ton retour => Tu es déçu-e de toi => Tu te juges => Ça mine ta confiance en toi => Tu te convaincs encore plus que tu n’y arriveras jamais.
L’excellente nouvelle, c’est qu’il existe des clés pour déjouer le mécanisme par défaut du cerveau, et en redevenir le pilote.
Un cerveau bien piloté est ton meilleur allié.
PILOTER TON CERVEAU VERS L’ACTION, EXERCICE 1 : renforcer l’objectif.
Prends une feuille et un stylo, et réponds à ces questions comme ça vient :
🪄 Fais la liste de toutes les raisons pour lesquelles tu VEUX désencombrer.
🪄 Est-ce que tu aimes tes raisons de désencombrer, ou est-ce que tu le fais un peu par obligation?
🪄 Note tous les bénéfices que tu aurais à trier (par exemple en suivant mon super pas-pas 30 minutes pour trier) aujourd’hui ?
🪄 En quoi ces bénéfices sont-ils de la plus haute importance pour toi ?
2. Ce que procrastiner nous coûte
Un matin d’été, je me suis fait réveiller à 6 h 20 par le crissement du tiroir du congélateur.
Ce fichu dégivrage que je repoussais de semaine en semaine parce que c’est jamais le bon moment.
Parce qu’il y a toujours plus urgent.
Toujours plus urgent jusqu’au jour où mon inaction me coûte d’être réveillée 40 minutes avant l’alarme, alors que pour une fois le bébé dormait !
Le truc c’est que ce matin-là, après ça, j’ai placé le contenu du congel dans la glacière, et débranché le frigo.
Ça m’a pris quoi? 10 minutes!
Et depuis, les tiroirs s’ouvrent sans forcer. (faut d’ailleurs que je note de programmer un dégivrage avant que ça ne coince à nouveau!)
Pour passer enfin à l’action sur ce truc tout con, il a fallu que je prenne conscience du coût de ma procrastination.
Quand on voit bien en face ce que ça nous coûte, ça nous aide à nous mettre en mouvement. Essaie donc cet exercice pour voir!
PILOTER TON CERVEAU VERS L’ACTION, EXERCICE 2 : le coût de l’inaction.
Prends une feuille et un stylo, là, maintenant, et réponds à ces questions comme ça vient :
🪄 Note tes 3 grandes priorités du moment (ça peut être des projets, ou des domaines de vie).
🪄 Note ce que tu as réellement fait durant les dernières 24 h. Quart d’heure par quart d’heure, le plus précisément possible.
🪄 Surligne tous les moments où tu œuvres à tes priorités.
🪄 Est-ce que ton temps est en majorité alloué à tes 3 priorités, ou est-ce qu’il se passe autre chose ?
🪄 Pourquoi ?
🪄 Si tu observes un écart entre ce que tu souhaites faire et ce que tu fais réellement : qu’est-ce qui risque d’arriver si ça continue ?
🪄 Que peux-tu faire aujourd’hui pour utiliser ton temps au service de tes priorités ?
Oh je te vois là, commencer à t’auto-flageller^^
Ce n’est pas du tout le propos de cet exercice.
Rappelle-toi qu’on fait tou-te-s ça, faire autre chose que ce qu’on veut vraiment.
L’important c’est de te ramener en douceur vers ce que tu veux vraiment créer pour toi.
Cœur sur toi.
On continue ?
3. Quand on agit, la pénibilité est temporaire, la satisfaction est durable
C’est le moment d’avoir une petite discussion avec ton cerveau.
Tu vas lui expliquer le plus gentiment du monde que OUI, pour le moment, faire le tri ça a l’air pénible.
Mais ce serait dommage de rester coincé-e là dans le fatras.
Parce que ce qu’il y a à gagner à agir, c’est une incroyable satisfaction !
Et une satisfaction qui dure.
Paraît-il qu’un cerveau qui est satisfait d’avoir agi, est inondé de dopamine.
La procrastination entraîne dans un temps premier, un soulagement d’avoir évité l’effort, mais dans un temps second, une profonde déception de toi-même voire de la honte.
L’action d’avoir jeté, d’avoir FAIT ce que tu avais décidé, entraîne de la satisfaction, de la fierté, de la légèreté.
En plus, si ça se trouve ça ne sera pas si pénible que ça.
Si ça se trouve tu vas prendre plaisir à jeter ! Tu as déjà envisagé les choses comme ça ?
EXERCICE 3 : quand on agit, l’inconfort est temporaire, la satisfaction est durable.
Prends une feuille et un stylo, là, maintenant, et réponds à ces questions comme ça vient :
🪄 Que tu veux faire précisément ?
🪄 Pourquoi ça te semble pénible ?
🪄 Si tu t’y mets maintenant, combien de temps va durer la sensation de pénibilité, d’après toi ?
🪄 Que vas-tu y gagner si tu dépasses l’inconfort momentané, et que tu le fais quand même ? (résultat concret)
🪄 Que vas-tu ressentir une fois l’inconfort du démarrage passé ?
4. Y passer des heures, vraiment ?
Tu as déjà remarqué comme c’est difficile d’évaluer à l’avance le temps que tu mettras pour réaliser une tâche ?
Souvent, le cerveau sous-estime ou sur-estime la durée de la tâche.
S’ajoute à cela le fait que la perception du temps est élastique :
3 minutes avant le prochain métro alors que tu es en retard, te paraissent interminables.
Un pique-nique baignade entre ami-es en attendant le coucher du soleil, te semble filer trop vite.
Dans son calcul par anticipation, donc, le cerveau fait un étrange mix :
– la durée à consacrer à l’action
– la pénibilité perçue.
=> Si tu as tendance à ne pas aimer faire le tri, ton cerveau a l’impression que s’y mettre = en prendre pour perpète. Donc il repousse le moment de s’y mettre. Ce qui évidemment rallonge le temps qu’on met à atteindre le but final.
Si tu es en plein tri et que tu veux mettre fin à ce biais qui te dessert, voici un dernier exercice à tester en plus des exercices puissants que je t’ai transmis dans cette série.
PILOTER TON CERVEAU VERS L’ACTION, EXERCICE 4 : décider à l’avance de la durée de la tâche
Au lieu d’essayer de DEVINER combien de temps ça va prendre,
Je t’invite à DÉCIDER à l’avance combien de temps tu vas te donner pour faire telle chose.
Ça, ton cerveau, ça va le rassurer.
(Et tu remarqueras que c’est exactement sur ce truc que s’appuie le défi 30 minutes pour trier!).
Non, petit chou, on ne va pas être piégé là-dedans tout le week-end.
Non, on ne va pas vider touuuuute la maison.
On va juste passer 30 minutes à mettre de l’ordre dans le tiroir du bureau.
Ahhh. ça va mieux comme ça ?
Et si on s’y mettait maintenant ?
LE MUST :
Décider plusieurs jours à l’avance que samedi, tout de suite après le déjeuner, il y aura une demi-heure de tri.
Le noter dans ton agenda, comme un rendez-vous que tu sais que tu vas honorer, parce que tu es le genre de personne qui est présente aux rendez-vous 😉
Refuser toute autre sollicitation à cette heure-là (demande d’aide, réponse aux SMS…)
Comme ça, ton cerveau est prévenu, il sait que le moment venu il va s’y mettre.
Mais il sait aussi que ce ne sera pas long.
Tout le contraire d’une réunion sans ordre du jour précis, qui s’éternise sans qu’aucune décision claire ne soit prise.
Ce que tu peux attendre de cette pratique ?
Tu vas réduire le temps que tu mets à t’y mettre. Donner le meilleur de toi sur un labs de temps condensé, et donc t’épater toi-même de ce que tu réussis à accomplir. Cette expérience te sera bénéfique pour la fois d’après.
Ça marche pour le tri mais aussi pour : avancer sur un dossier important, préparer une reconversion, écrire un roman.
Empare-toi de ces 4 exercices et utilise-les pour tout !
=> Pour aller plus loin et être guidé-e dans la mise en pratique, reçois le workbook gratuit 30 minutes pour trier.
Image : Ella Gardim pour Unsplash
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